Suite...

    • Rotib
    • PARTIE 5

      - Ca va mieux ? lui demanda Jack.
      Chris rangea son pistolet dans son holster à la hanche et prit son fusil.
      - Oui, beaucoup mieux, merci.
      Merde, il ne lui restait que deux balles de fusil.
      - Ce qu'on va faire, c'est que tu vas rester là pendant que je vais fouiller le reste de la mairie. OK ?
      Merde, il ne lui restait plus que un chargeur et cinq balles de pistolet, soit vingt balles en tout.
      - OK. Tu cherches quelqu'un ?
      Il allait pas aller loin avec ça. Il lui fallait absolument trouver des munitions.
      - Sandy Bauer. Tu connais ?
      - Pas du tout. Ca me dit rien.
      - Bon, j'y vais. Ca ira ?
      - Pas de problème.

      Chris ouvrit la porte et entra dans la pièce. C'était un bureau richement décoré, de nombreux trophées et œuvres d'arts étaient accrochés aux murs. Un grand miroir, un bureau qui devait coûter la moitié de son salaire annuel… Tout dans ce bureau respirait le luxe et l'envie de le montrer. Un des tableaux attira l'attention de Chris. Il représentait des squelettes, qui massacraient des gens. Un fleuve de sang encombré de cadavre, une fête où les gens fuyaient leurs agresseurs pour tomber dans les bras d'autres, un vieil homme qui implorait son bourreau… Ce tableau puait l'horreur à plein nez. Non seulement l'horreur, mais aussi la haine, la désolation, la mort… Il regarda le titre : La Peste Noire … Ce tableau était affreux, le peintre avait eu une sorte de coup de génie, arrivant à saisir le sentiment de peur, de terreur qu'avaient dû éprouver ces gens. Ce tableau mettait Chris mal à l'aise, mais le fascinait en même temps. Il cligna des yeux et quitta le tableau des yeux.
      Il y avait quelque chose de bizarre, songea Chris en quittant la pièce. Cette pièce puait le fric à plein nez, elle n'avait pas sa place dans un petit village comme celui-là. Elle avait sa place à Londres, Paris, Berlin, Moscou, New York… Mais pas ici. Non, pas dans ce petit village de la province anglaise, à moitié coupé du monde, dont l'accès dépendait d'un petit pont vieillot qui semblait vouloir s'écrouler à tout moment. Bah, depuis qu'il avait atteint ce village, son bizzaromètre avait explosé, et ceci n'était rien comparé au reste. Ce couloir était vide, avec juste une petite table et une fenêtre fermé. La table avait un tiroir. Chris l'ouvrit et découvrit… Un pistolet de 9 millimètres, avec six balles. Bizarre. Chris le prit, se disant qu'il pourrait le donner à Jack, puis se relança dans son exploration.
      Il se demanda si il avait bien fait de laisser Jack tout seul. Il pouvait très bien se faire tuer, et ça, Chris ne l'acceptait tout simplement pas. Le jeune docteur avait risqué sa vie pour sauver le SAS, et il considérait qu'il avait une dette envers lui. Que lui-même lui ait sauvé la vie peu avant n'entrait pas en ligne de compte, car il n'avait pas risqué sa vie plus que ce qu'il aurait fait si le toubib n'avait pas été là. En plus, lui-même était entraîné à se battre, et il l'avait déjà fait, en Irak, en Irlande du Nord et, plus rarement, au Kosovo. Il entendit un coup de feu venant de la pièce d'a coté. Il se précipita à la porte, faillit crier « Je suis vivant ! » mais se retint. Il y avait toujours ce taré de coréen. Il ouvrit brusquement la porte en levant son pistolet. Et là…
      - Sandy !
      Sandy était là. Toujours aussi belle, dans son treillis qu'elle avait apparemment ressorti pour l'occasion. Ses longs cheveux bruns n'étaient pas très bien coiffés, plusieurs mèches lui tombaient sur le visage. Et elle était sale, des traces de crasses souillant son beau visage. Malgré tout, Chris la vit plus belle qu'il ne l'avait jamais vu. Ses joues avaient toujours leurs petits éclats roses, ses lèvres étaient toujours aussi attirantes…
      - Chris !
      Il se jeta dans ses bras, avant de l'embrasser. Ils restèrent ainsi, serrés l'un contre l'autre pendant de longues minutes.
      - J'ai eu tellement peur pour toi, dit Sandy. Qu'est-ce qui t'as prit d'aller en Irak ?
      - Hé, j'étais obligé bébé.
      - Oui, mais j'ai eu tellement peur…
      - Et toi, qu'est-ce qui t'as prit d'habiter dans ce village de fous ? Qu'est-ce qui c'est passé au fait ?
      Sandy le lâcha, se retourna et se porta à la fenêtre.
      - J'ignore ce qui c'est passé. J'ignore d'où sortent tous ces… zombies, et tous ces monstres…
      Elle semblait au bord de la crise de nerf, et Chris pus voir dans le reflet de la vitre que des larmes commençaient à couler de ses yeux.
      - Tu as vu des monstres ? dit Chris en lui posant la main sur le bras.
      - Oui. Ces trucs jaunes à un seul bras… Et ce psychopathe noire avec sa tronçonneuse…
      - Sandy… dit Chris en la tournant pour la regarder en face.
      - Arrête ! Je ne veux pas que tu me voies dans cet état là !
      - Mais… Pourquoi ?
      - Je suis pathétique ! Pathétique à pleurer comme une madeleine ! Mais merde, ils sont tous morts ! Tous ! Jim, Andy, Samantha, Arni, Ann, tous ! Ils ont tous été massacrés par ce… Cette saloperie ! Et moi, je reste là à pleurer comme une idiote !
      Chris soupira. Le syndrome du survivant.
      - C'est normal de pleurer. Tu as vécu des choses… Horribles. C'est normal de pleurer.
      - C'est vrai ? dit-elle en sanglotant.
      - Mais oui. Et maintenant, s'il te plait, retourne toi.
      - Pourquoi ?
      - Tu n'es que plus belle quand tu pleures.
      - C'est vrai ou tu dis juste ça pour me faire plaisir ?
      - C'est vrai.
      Elle se retourna, le regarda, et éclata en sanglot tout en se serrant contre lui. Il l'entoura de ses bras protecteurs et ils restèrent ainsi pendant un long moment.

    • Rotib
    • PARTIE 6

      Quand enfin elle cessa de sangloter, elle le lâcha et ils se regardèrent un moment.
      - Tu te sens mieux ?
      - Oui, ça va.
      - Dis moi, comment as-tu fait pour survivre ?
      - Hé, je te rappelle quand même que j'ai servis trois ans chez les Royal Marines.
      - Autant pour moi. Bon, il faut y aller, j'ai laissé un ami là-bas.
      - Qui ça ?
      - Un docteur. Jack Baker. Il m'a sauvé la vie. Tu le connais ?
      - Pas du tout.
      - Allez, suis moi. T'as quoi comme arme ?
      - M9. Allons-y.
      Ils empruntèrent le même chemin que Chris à l'allé, butant trois zombies qui n'avaient pas eu de meilleur idée que de venir dans le coin. Enfin, ils retrouvèrent Jack.
      - Salut, dit-il en tendant la main. Jack Baker.
      - Sandy Bauer, répondit-elle en lui serrant la main. Bon, c'est pas tout ça, mais il faudrait envisager de sortir de ce merdier. Quelqu'un a une idée ?
      - Ouais, dit Chris. Il y a ma voiture à une centaine de mètres. Je peux aller la prendre et venir vous chercher.
      L'idée fut acceptée. Ils descendirent dans le hall, puis Chris sortit de la mairie après avoir donné son second pistolet à Jack. Il traversa la rue au pas de course, évitant une dizaine de zombie, puis il se retrouva derrière le Dragon Vert . Merde, où devait-il aller, là ? Par là, en prenant sur la droite… Ouais, c'était bon ! Il se retrouva devant le Pub. Là, le square, et là, les traces de sang. Il les suivit au pas de course, évitant cinq ou six zombies. Enfin, là, la voiture ! Et… Un des grand machin jaune dessus. Il était en train de la massacrer ! Il avait déjà arraché le moteur, elle était irrécupérable ! De toute façon, Chris avait laissé le fusil à pompe à Sandy. Des zombies arrivaient de partout à la fois, Chris était en train de se faire encercler ! Il se retourna, logea une balle dans la tête à celui qui était le plus proche, en démolie un second puis partit en quatrième vitesse. Il retourna à la mairie en courant, et arriva essoufflé.
      - Qu'est-ce qui t'es arrivé ? demanda Sandy.
      - Il y un de ces… Machins jaune qui a démoli ma voiture… Ma pauvre voiture. Putain, chiotte, j'avais même pas fini de la payer… Et mais merde, là ! Où on va si on s'attaque à des pauvres voitures innocente ?
      Sandy semblait surprise par la réaction de Chris, mais Jack avait l'air de l'approuver totalement. Un trip de mec, pensa-t-elle. Chris s'assit dans un fauteuil pour se reposer, et Sandy se mit sur ses genoux. Jack regarda des photos qui étaient accrochés au mur. Une première, en noir et blanc, représentait des soldats dans une tranchée, sans doute la première guerre mondiale. Une autre, en couleur, des soldats en tenue camouflée dans une jungle. Guerre des Malouines. Une autre encore des paras britanniques bloquant des manifestants. Kosovo. Une quatrième, des soldats britanniques débarquant sur une plage. Deuxième guerre mondiale. Une autre photo, un officier anglais donner des coups de bâton sur des soldats des forces anti-émeutes. Afghanistan. Une autre, des chasseurs britanniques décollant d'un porte-avion. Première guerre du Golfe. Une dernière représentant un char anglais être accueilli par des arabes en liesse. Deuxième guerre du Golfe.
      Ces photos n'étaient pas dans l'ordre chronologique. Alors… Première guerre mondiale, OK. Deuxième… WW2. Troisième, les Malouines. Ensuite, la Première guerre du Golfe. Puis, le Kosovo, l'Afghanistan, et enfin, la Deuxième guerre du Golfe. Il s'éloigna du mur, et là, il vit le mur s'élever. Un escalier apparut dans le trou.
      - Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Chris.
      - J'en sais rien. J'ai juste… Déplacé des photos.
      - Jack, tu es génial ! On va partir par là !
      - Heu, tu es sur ? demanda Sandy.
      - Qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ? On est bloqué ici de toute façon. Allons-y.

    • Rotib
    • PARTIE 7

      Après un escalier équivalent à trois ou quatre étages, ils entrèrent dans un laboratoire ultramoderne, tout d'acier et de verre blindé. C'était propre, on ne voyait pas un grain de poussière… Mais il y avait du sang. Des flaques de sang, partout, sur les murs, par terre, et même dégoulinant du plafond. La salle où ils se trouvaient était pourvue de plusieurs chaises, on aurait dit une salle d'attente.
      - Tiens, mais je suis déjà venu ici, remarqua Chris à haute voix.
      - Comment ça ? demanda Sandy.
      - Je suis venu… Trois mois avant le début de la guerre du Golfe, je crois.
      - Qu'est-ce que t'y as foutu ?
      - On devait vérifier la sécurité.
      - Mais qu'est-ce que tu sais de ce laboratoire au juste ?
      - C'était sensé être un labo de recherche sur des maladies rares comme l'Ebola.
      - C'est tout ce que tu sais ?
      - C'est tout ce que je sais.
      - Et vous, coupa Jack en s'adressant à Sandy, comment savez-vous que c'est un laboratoire ?
      - Ben… Ca se voit, non ?
      - Pas vraiment. En tout cas, on peut être sûr d'une chose, c'est que la… contamination est partie d'ici.
      - Comment le savez-vous ?
      - Elle serait partie d'où ? Bon, qu'est-ce qu'on fait ?
      - Vous allez rester là, dit Chris, et moi je vais essayer de trouver une sortie. Une fois que je l'ai trouvé, je reviens vous chercher. OK ?
      - OK.
      Chris prit la première porte. Ca donnait sur un long couloir. Il se rappelait de ce coin. Il fallait tourner à gauche, et… Il butta un zombie. Là, à droite. Quoique… Non, c'était par là. Oui, et ensuite, il fallait prendre cet escalier pour monter au niveau moins 1. Il monta l'escalier et se retrouva dans une grande salle pleine de tubes remplie de liquides et de corps étranges et passablement… Dégoûtant. Donc, ici, il devait aller… Là, à droite, et puis la seconde à gauche et là… Merde, un cul de sac. Il se retourna, mais vit qu'une grille c'était abaissé, bloquant la sortie. Il la saisit et essaya de l'ouvrir, mais impossible, rien ne bougeait.
      A ce moment, une porte s'ouvrit, et un scientifique en sortit. Chris le reconnut tout de suite : c'était le Dr Wilson, directeur du laboratoire. Il tenait une sorte de petite perceuse dans la main droite, et un dossier qu'il était en train de lire dans la gauche. Ses yeux se cachaient derrière une paire de lunette énorme, et un ventre imposant perçait presque sous sa blouse… Un zombie entra dans la pièce par la seconde porte, et se dirigea vers Wilson. Celui-ci leva sa perceuse et la lui enfonça dans le crâne.
      - Hé ! Docteur ! Docteur Wilson ! cria Chris.
      - Hein ? Quoi ? Qui me parle ?
      - Là ! Je suis là !
      - Hein ? Qui êtes vous ? Un stagiaire ? Je vous ait déjà vu, non ?
      - Non, je faisais partie du commando chargé de vérifier la sécurité.
      - Ah ! Oui, je me souviens maintenant.
      - Qu'est-ce qui c'est passé ici ?
      - Nous avons été attaqués, voyons.
      - Par qui ?
      - J'espérais bien que vous me le diriez, justement. Sans doute des Nord-Coréens.
      - Des coréens…
      - Sans doute. A part ça, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
      - Sortez moi de là !
      - Désolé, mais c'est impossible.
      Chris le saisit à travers les barreaux et le souleva d'une vingtaine de centimètres. Sa perceuse et ses dossiers étaient tombés par terre.
      - Vous allez me sortir de là, oui ?
      - Je ne peux pas, je n'ai pas la clé !
      - Eh bien vous allez descendre au niveau inférieur, et à l'entrée avec la mairie, vous verrez une fille appelée Sandy Bauer. Dites lui où je suis !
      - Ca ne va pas la tête ? Je risque de mourir !
      A ce moment la porte s'ouvrit lentement. Un zombie en sortie. Il était habillé en scientifique et était apparemment mort d'une rafale de balles de bon calibre dans le ventre.
      - Laissez moi reprendre mon arme !
      - Ah oui ? Et pourquoi donc ?
      - Laissez moi la reprendre ! Je vous en prie ! Je ferais tout ce que vous voulez !
      - Vous iriez chercher Sandy Bauer ?
      - Oui ! Je vous en prie, lâchez moi !
      Chris le laissa tomber. Le gros homme chuta par terre, se releva difficilement, se jeta sur sa perceuse et tua le zombie. Puis, il s'enfuit… par la mauvaise porte.
      - Hé ! cria Chris. Hé ! Wilson ! Ce n'est pas par là !
      Mais le scientifique s'était enfui.
      - Wilson ! Fils de pute ! Enfoiré !

    • Rotib
    • PARTIE 8

      Chris désespérait presque. Il était coincé depuis plus d'une demi-heure, et il en avait marre ! Il avait tué trois zombies qui passaient par là, mais ça ne changeait rien : il était coincé. Quand, soudain, la porte s'ouvrit, et…
      - Sandy !
      - Chris ! Tu es vivant !
      - Bien sûr que je suis vivant, lui répondit le soldat sur un ton rassurant. J'ai juste un léger problème, là…
      - Attends…
      Elle tenta d'ouvrir la grille, mais rien n'y faisait : d'un coté comme de l'autre, elle était bloqué.
      - Je vais voir si je trouve une clé.
      - OK. Prend soin de toi ma chérie.
      Sandy partit. Au bout d'une vingtaine de minutes, elle revint, un air de victoire éclairant son visage.
      - Je l'ai trouvé !
      - Super ! Ouvre-moi cette putain de porte !
      - Voila…
      Sandy introduisit la clé dans la serrure, quand soudain, un monstre ressemblant à un calamar géant défonça le mur. Le calamar attrapa Sandy avec un tentacule et la projeta contre le mur. Elle tenta de se relever, mais il la saisit par une jambe et la souleva jusqu'à ce que sa tête se trouve à vingt centimètres du sol. Chris se saisit de la clé qui était resté dans la serrure et ouvrit la porte. Puis, il prit son fusil à pompe et tira une cartouche dans l'œil gauche du calamar. Celui-ci lança un grand cri, puis se retourna, et là Chris tira sa dernière cartouche dans l'œil droit du monstre. Il lança un hurlement horrible, projeta Sandy contre le mur une nouvelle foi, puis s'enfuit par le trou qu'il avait fait. Chris se précipita au chevet de sa copine, pour se rendre compte qu'elle était assommée.
      - Ainsi tu as survécu jusque ici, dit une voix derrière lui.
      Chris se retourna et vit le coréen de tout à l'heure, qui le pointait avec son arme.
      - Je ne m'y attendais pas. Je suis impressionné.
      - Qui est-tu ? lui demanda Chris.
      - Je fais le même boulot qu'elle, dit-il en désignant Sandy.
      - Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ?
      - Allons, tu n'es pas au courant ? Tu ne t'es pas demandé comment elle avait survécu ?
      - C'est une ancienne militaire…
      - Et alors ? Comment savait-elle comment tuer les zombies ? Comment savait-elle où le serpent n'irait pas ? Comment a-t-elle trouvé la clé si vite ?
      - Je…
      - Elle savait. C'est une agente du Service de Sécurité. Une officier de renseignement.
      - Quoi ? Impossible ! C'est une étudiante ! Elle ne peut pas être du five !
      - Moi aussi j'ai mit un moment à le comprendre. Enfin, je vais devoir finir le boulot…
      Il pointa son pistolet vers Chris et arma le chien. A ce moment, un zombie surgit de derrière et se jeta sur le coréen. Il lui arracha un morceau de chair dans la nuque, avant que Chris ne les abatte tous les deux d'une balle dans la tête à chacun. Puis il se tourna vers Sandy. Elle lui avait menti. Elle lui avait menti au cours de toutes ces années… Incroyable, il ne parvenait pas à y croire…

    • Rotib
    • PARTIE 9

      Sandy se réveilla, se frotta le crâne et regarda autour d'elle.
      - Qu'est-ce qu'y c'est passé ? demanda-t-elle.
      - C'est justement la question que j'allais te poser.
      - Pardon ?
      - Depuis combien de temps me mens-tu ?
      - Quoi ?
      - Depuis combien de temps est-tu au courant pour tout ça ? Depuis combien de temps sais-tu que les zombies existes ?
      - Mais qu'est-ce que tu racontes ?
      - Depuis combien de temps bosse-tu pour les services secrets ?
      - Quoi ? Comment es-tu au courant ?
      - Il me l'a dit !
      - Qui ça, il ?
      - Lui, dit Chris en désignant le cadavre du coréen. Alors ? Qu'est-ce que tu dis ?
      - Je… D'accord.
      - Tu m'as menti.
      - Je ne voulais pas !
      - Mais tu l'as fais !
      - Nom de dieu, tu sais ce que je fais ? Je n'ai pas le droit de te dire ce que je fais, point barre. C'est la sécurité nationale qui est en jeu ! Oui, je suis une barbouze, oui je connaissais l'existence de ce laboratoire et de ces zombies, mais qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? Je n'avais pas le droit de te parler de mon boulot tant qu'on n'était pas marié, et même là, je n'aurais rien pu te dire ! Putain, tu bosse au SAS, tu devrais comprendre, non ?
      Chris se calma. Il devait avouer qu'elle avait raison. Lui-même ne lui avait jamais raconté les détails de ses opérations, que ce soit en Irak ou ailleurs.
      - Bon, reprit-il, OK, mais tu m'as quand même attiré ici, alors que c'est vraiment la merde !
      - J'y suis pour quoi ? Je n'étais pas au courant, Chris ! Ce sont les Nord-coréens, ils ont attaqué le labo ! Ils voulaient voler le virus, mais au court de la fusillade avec l'équipe de sécurité, le virus s'est échappé, et voila ! Lui, dit-elle en désignant la cadavre, c'était leur agent de liaison en ville. Ca faisait un moment que je le surveillais, mais ils m'ont pris de vitesse. Je te rappelle que à une semaine près, mes parents aussi étaient ici.
      - A qui est le labo ?
      - Tu ne veux même pas le savoir, alors maintenant oublies tout ce que je t'ai dit. Tu n'as même pas le droit de rêver de ça la nuit.
      Chris voulut répondre, mais il fut interrompu par un hurlement de terreur.
      - Oh mon Dieu, Jack !
      Il se précipita dans la direction d'où venait le cri. Il se mit à appeler Jack en criant. Un autre hurlement, suivit d'un appel à l'aide lui indiqua la direction à prendre. Il courut, évita deux zombies, dévala un escalier, passa trois salles, ouvrit une porte d'un coup de pied et se retrouva face à Jack recroquevillé de terreur devant… Un espèce de truc qui ressemblait au Predator sans son armure. Le Predator avait levé sa main droite vers le médecin, mais se retourna en entendant Chris qui était arrivé avec la discrétion d'un éléphant. Le SAS voulut lever son arme, mais Predator (Chris avait décidé de l'appeler comme ça) l'envoya rouler dans un coin de la pièce en lui flanquant une baffe magistrale de son bras droit. Se rendant compte qu'il avait perdu son arme, Chris se releva et sortit son couteau. Predator approcha, puis le saisit soudain et le souleva d'une trentaine de centimètres au dessus du sol. Chris lui donna un coup de couteau dans le bras, ce qui provoqua un hurlement de douleur de la part de son adversaire. Il lâcha le soldat qui chuta au sol. Chris se releva et se jeta sur le monstre, réussissant à le faire tomber en arrière. Il planta son couteau dans le ventre du monstre, puis, voyant qu'il bougeait encore, le frappa, encore et encore. Soudain, Predator lui envoya un coup de genoux dans le ventre, avant de le saisir par les cheveux avec sa main gauche. Puis, il le rapprocha de sa tête, cherchant à le mordre. Chris le saisit à la gorge et serra, tout en essayant de se dégager. Pendant plusieurs secondes, il ne se passa rien. Puis, Predator donna un coup de pied à Chris qui l'envoya à l'autre bout de la pièce. Le monstre se releva et enleva le couteau planté dans son ventre. Chris tenta de se relever, mais une douleur à la jambe gauche l'en dissuada. Predator avança vers le SAS. Puis, trois coups de feu claquèrent. Chris vit le monstre tomber, mort. Il se demanda qui avait tiré. C'était Jack.
      - Jack !
      - Je… Je suis désolé. J'aurais dû me servir de mon arme plus tôt, j'ai été stupide.
      - Mais non, tu m'as sauvé la vie.
      - T'es sûr ?
      - Certains. Aides-moi à me relever s'il te plait.
      Jack lui tendit la main, et Chris se releva en grimaçant.
      - Ca va ? Tu es blessé ? demanda le médecin.
      - J'ai dû me froisser un muscle, c'est tout. Allez, on y va.
      Ils repartirent et retrouvèrent Sandy au pied de l'escalier.
      - Désolé, dit-elle en les voyant. Je ne savais pas où vous étiez.
      - C'est rien, répondit Chris.
      - Vous savez où est la sortie ? demanda Jack.
      - Ouais, par là, répondit Sandy.